Perspectives

Je n'ai pas l'habitude de m'extasier devant un nouveau modèle d'appareil ni même de prêter trop d'attention aux dernières « trouvailles technologiques » que les départements marketing des constructeurs nous proposent à tour de bras. Il faut dire que j'ai une approche plutôt minimaliste de la photo, et jusqu'à preuve du contraire, ça reste encore le photographe qui crée des images, pas le matériel. J'ai longtemps attendu qu'un constructeur sorte un appareil mettant en avant les fonctions essentielles à la prise de vue, sans fioritures ni autres gadgets inutiles, dans un boitier relativement compact et bien construit, avec une qualité d'image équivalente à celle des boitiers réflex, et surtout une ergonomie pensée pour donner au photographe un contrôle parfait des réglages de prise de vue.

C'est exactement l'approche que propose Fujifilm dans son petit bijou à venir, le Finepix X100, annoncé ce matin dans un communiqué de presse. Boitier compact et costaud en magnésium, des molettes de réglage mécaniques pour un accès direct aux paramètres d'exposition, un objectif fixe de focale équivalente à 35mm et ouvrant à f/2.0, un capteur APS-C qui devrait délivrer une qualité d'image respectable, et enfin un incroyable viseur optique hybride qui peut être commuté en visée électronique. Rien de très excitant pour les afficionados de gadgets électroniques à la sauce Sony ou Apple, mais juste l'essentiel à portée de main pour un photographe. Sans oublier une esthétique ostensiblement rétro, qui ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais que je trouve personnellement très réussie et plutôt classy.

Les premières estimations de prix qui courent sur le net placent ce nouveau venu dans la catégorie des joujous de luxe, à près de 1500€ le morceau. Arggghh… ce ne sera pas pour tout de suite, en ce qui me concerne. Mais j'aimerai bien quand-même poser mes petits doigts impatients sur un exemplaire (peut-être au salon de la photo en novembre ?) histoire de me faire une idée plus précise.

Cerise sur le gâteau, une petite vidéo de présentation bien alléchante :

Hier, séance photo quelque peu surréaliste. Se sont succédés à quelques minutes d'intervalle devant mon objectif Michel Polnareff, Lenny Kravitz et Ray Charles. Oui, ok, je vous vois d'ici avec votre moue dubitative, en train de hocher la tête tout en levant les yeux au ciel, et pourtant j'ai des témoins. Et pas des moindres.

Jules-V, Martial et Victor, membres émérites du groupe « En attendant un nom définitf Godot », sans oublier mon inénarrable assistante Dédé la Praline (qui ne s'est pas trop foulée, soit dit en passant ). C'est d'ailleurs elle qui a reconnu immédiatement le jeune Ray qui tentait vainement de passer incognito en se cachant derrière ses lunettes fumées. Sacré Ray. Quant à Polnareff, je trouve qu'il a pris un sacré coup de roux ces derniers temps. Dire qu'il croyait suffisant de changer la couleur de ses célèbres lunettes blanches et de sa crinière blonde pour ne pas être reconnu. Lenny, pour sa part, s'est contenté de (re)nier purement et simplement son identité. Décidément, ces artistes manquent cruellement d'astuce et d'espièglerie, contrairement à cette bonne vieille gourdasse de Candy.

Bref, après quelques bières, quelques portraits en studio, quelques bières, quelques glaces aux amandes et quelques hoquets frénétiques de DDLP, nous avons fait une petite pause bière bien méritée avant de partir shooter en extérieur, près de l'ancien dépôt de bus de Lagny transformé depuis plusieurs mois en lieu de débauche et de luxure pour graphistes d'élite armés de bombes de peinture. On y a croisé une star du X, un dinosaure, Madame Canaille et Madame Follette, et même une marmotte qui emballait du chocolat dans du papier alu. Si, si, j'vous jure…